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« J’me suis trompée d’époque »

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Cette phrase, je l’entends beaucoup trop pour trouver ça normal.

Et ça me rassure, d’une certaine façon. Car j’ai toujours trouvé ma génération assez étrange, vue de l’extérieur l’intérieur.
Un reportage TF1 ou France 2 nous décrirait probablement comme une « Génération Y« , « ultra-connectée » et peut-être un peu trop; ceci n’est pas totalement faux. Mais je vois plutôt dans cette génération une certaine désillusion, une amertume, qui ne colle tout simplement pas avec notre âge.

On nous bassine avec des idées toutes faites et un peu neuneus depuis qu’on est petits. Ainsi, les « années lycées » sont censées être un délicat mélange entre une nouvelle liberté et un carcan familial encore présent, les « études sup' » sont censées te faire entrevoir tous les plaisirs de la vie et te laisser voler de tes propres ailes (comme Garou et Céline dans « Sous le Vent »)… And so on. Tout ça semble super facile. Comme s’il s’agissait de débarquer, d’installer ses affaires, et de suivre le mode d’emploi.

Alors que, moi, petite Garance, j’entrevois quelques autres petites choses qui me dérangent. Du coup, j’étais pretty much contente de découvrir, aux hasards de la toile et de la blogosphère (c’est là où je fais mes plus longues randonnées, il me semble), une émission de France Culture joliment intitulée« 20 ans et des poussières ».
Elle met le doigt de façon très juste, et jamais caricaturale, sur ce qui anime ma génération. L’individualisme, le « devenir-adulte » – qui est, en France, l’un des plus anxiogènes au monde… Et tant d’autres choses.
C’est dit de façon pas bête du tout, sans pathos, avec beaucoup de recul. (Et puis, le p’tit bonus non négligeable, c’est le générique, qui n’est autre que le remix de la fameuse chanson d’Asaf Avidan, par Wankelmut.)

Après avoir écouté cette émission, je comprends mieux la fascination (justifiée) des gens de mon âge pour Steve Jobs. Il était porteur d’une histoire, d’un mode de vie, qui vient complètement contrecarrer les non-idéaux de ma génération. Dans son discours à Stanford, il dit: « When I was 17, I read a quote that went something like: « If you live each day as if it was your last, someday you’ll most certainly be right. » It made an impression on me, and since then, for the past 33 years, I have looked in the mirror every morning and asked myself: « If today were the last day of my life, would I want to do what I am about to do today? » And whenever the answer has been « No » for too many days in a row, I know I need to change something. »

Et je pense que si cette génération « merde » autant, c’est parce que, justement, elle n’a pas la force de changer quelque chose parce que ça lui fait plaisir à elle. Il faut que ça fasse plaisir aux autres -plus ou moins inconsciemment.

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